Si elle n'accélère pas le développement des actifs la France pourrait ne disposer que de 3 gigawatts d'éoliennes offshore opérationnelles d'ici à 2032, ce qui est bien inférieur à l'objectif de 18 gigawatts que s'est fixé le gouvernement d'ici à 2035.
Le soutien politique français à l'énergie nucléaire a détourné les ressources financières des énergies renouvelables, ce qui risque de compromettre la sécurité énergétique du pays.
La simplification des procédures d'autorisation et un climat d'investissement plus favorable contribueront à accélérer le déploiement de l'éolien en mer en France.
Sans une accélération des installations, l'éolien en mer ne jouera qu’un rôle limité dans le remplacement des centrales nucléaires vieillissantes de la France.
7 avril 2025 (IEEFA) | La France ne parviendra pas à atteindre son objectif d'installation d'éoliennes en mer si elle ne simplifie pas l'octroi des permis d’exploitation et ne crée pas un climat d'investissement plus favorable, selon une nouvelle étude de l'Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA).
Malgré les nombreux appels d'offres lancés depuis 2011, la France ne dispose que de 1,5 gigawatt (GW) d'éolien offshore opérationnel. Cette technologie fournit 1 % de l'électricité du pays, bien en deçà de ses voisins du nord-ouest de l'Europe.
Selon l'étude, à moins d'accélérer le déploiement, la France pourrait ne disposer que de 3 GW d'éolien en mer opérationnel d'ici 2032, ce qui l'empêcherait d'atteindre l'objectif gouvernemental de 18 GW d'ici 2035. Cela signifie que cette technologie ne jouera qu'un rôle limité dans le remplacement des réacteurs nucléaires qui doivent être progressivement démantelés.
« Une combinaison de systèmes d’autorisations complexes, de défis juridiques et de concentration sur l'énergie nucléaire a freiné le développement de l'éolien en mer en France », a déclaré Jonathan Bruegel, analyste du secteur de l'électricité à l'IEEFA et auteur de l'étude. « Il y a un manque de soutien politique et financier pour l'éolien offshore en France, qui a du mal à fournir le même niveau de confiance aux investisseurs que beaucoup d'autres pays européens.
« Des mesures doivent être prises pour inverser la tendance en matière de développement de l'éolien en mer en France, afin que cette technologie puisse effectivement renforcer la sécurité énergétique du pays et contribuer à remplacer son parc vieillissant de centrales nucléaires, dont la plupart atteindront la fin de leur durée de vie opérationnelle prévue d'ici 2030 ».
L'étude invite la France à rationaliser d'urgence l'octroi de licences pour l’exploitation de l 'éolien en mer et à raccourcir les délais pour les recours juridiques contre les projets attribués dans le cadre d'appels d'offres.
Le rapport constate que le soutien politique à l'énergie nucléaire a détourné des ressources financières au détriment des énergies renouvelables, ce qui risque de compromettre la sécurité énergétique du pays. Pour éviter que l'énergie nucléaire n'entrave le développement de l'éolien en mer, IEEFA recommande ce qui suit :
« Débloquer le potentiel des ressources éoliennes offshore de la France aidera le pays à réussir sa transition d'un mix électrique dominé par le nucléaire vers un système plus équilibré avec des capacités significatives d'énergies renouvelables », a déclaré Bruegel.
Lire la note d'information : https://ieefa.org/resources/debloquer-le-potentiel-eolien-offshore-de-la-france
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